chemin de La Flèche
La Flèche
La Flèche (chemin de) [en projet, C7-C8]
Conseil communal (/).
Toponyme créé (toponyme indirectement descriptif).
* Thème du chemin de fer.
Ce nom évoque tout à la fois, dans le nouveau quartier RER dédié au chemin de fer [PV OL 8 et 10], le tracé rectiligne du sentier et la première locomotive belge fabriquée par Cockerill à Liège et mise en circulation en 1835 sur la première ligne Bruxelles-Malines. La Commission de toponymie avait d’abord proposé « chemin des Navetteurs », mais le Conseil a jugé que cette désignation manquait de « modernité » pour ce nouveau quartier [PV OL 11]. Il est à noter que le nom du train en question est « La flèche » et nom « Flèche », ce qui explique « chemin de ‘La Flèche’ » (classer à « La ») et non « chemin de la ‘Flèche’ » (classer à « Flèche »).
* « La Flèche » ne peut se dissocier de l’histoire, plus générale, des premières locomotives à vapeur belges. L’utilisation de la vapeur comme force motrice a été l’une des découvertes les plus bouleversantes d’un point de vue économique et sociétal. En effet, son utilisation simultanée dans le domaine de la traction sur voie ferrée va permettre aux entreprises d’élargir leurs marchés. Cela leur offrait la possibilité d’écouler leurs produits alors qu’avant le manque de moyens de communication rapides constituait un frein.
C’est en 1770 que les premières locomotives routières ont fait leur apparition. Au niveau européen, l’Angleterre était pionnière dans le domaine de la construction des locomotives. L’ère des chemins de fer était ouverte et allait transformer la vie économique et sociale du monde.
La Belgique ne restera pas à l’écart du mouvement. Dès 1835, la première sur le continent, elle inaugurait son premier chemin de fer entre Malines et Bruxelles. Le 5 mai 1835, le train inaugural quittait la station de Bruxelles Allée-Verte et était divisée en trois tronçons. Le premier se composait de sept voitures et était remorqué par une locomotive dénommée « La Flèche ». Le second avait trois wagons chars à bancs et quatre diligences ; il était traîné par une autre locomotive « La Stephenson ». Le troisième tronçon était composé de seize chars à bancs tractés par la locomotive « L’Éléphant ». Une quatrième locomotive vit le jour en juillet 1835 : « Le Rapide ». Le 5 août 1835, « L’éclair », la cinquième locomotive belge était construite.
À partir de 1835, à l’époque du début du laminage des rails, une première série de huit locomotives dénommées « Le Belge » a été construite dans les usines John Cockerill. Une reconstitution de ces machines existe à l’Atelier central de Malines et a figuré à diverses expositions et notamment à l’Exposition internationale de Bruxelles en 1935. Le succès de telles locomotives, dont « La Flèche » a eu un grand retentissement. La Belgique se plaça à la tête de la nouvelle industrie de construction de locomotives. Dès 1838, elle va jouer la carte de l’exportation en vendant à l’Autriche, par exemple, des exemplaires de locomotives. L’essor des locomotives en Belgique est dû, en grande partie, à la grande compétence de son corps d’ingénieurs et à l’habilité professionnelle de sa main d’œuvre. On peut aussi louer l’esprit d’initiative des chefs d’entreprise de l’époque, qui ont su donner l’impulsion nécessaire à un tel projet.
Bibliographie : U. Lamalle et F. Legein, La locomotive. Description raisonnée de ses organes, Bruxelles, 1913 ; Locomotives à vapeur de construction belge, dans Construction métallique, Bruxelles, n° 8, 15 août 1938 ; J. Vandenberghen, XIXe répertoire des locomotives de l’État belge et de la SNCB : 1835-1967, Bruxelles, 1994.
S. Pasleau
→ Cockerill.