chemin du Bois des Ferrailleurs
Bois des Ferrailleurs
Bois des Ferrailleurs (chemin du) [en projet, D9]
Conseil communal (/).
Toponyme créé (toponyme descriptif).
* Thème des toponymes descriptifs.
Avec le développement du quartier du RER et le réaménagement en parc de la partie adjacente au quartier de la Baraque, la Commission de toponymie s’est penchée sur les derniers aménagements prévus pour ce quartier. Dans la zone du « Vieux Quartier », elle a proposé « chemin du Bois des Ferrailleurs » pour un petit sentier à construire dans le prolongement de l’actuel « chemin du Potager » (nom proposé pour l’actuel sentier qui traverse les potagers collectifs au départ de la « rue de la Baraque »), vers la N4.
* La désignation « Bois des Ferrailleurs » est d’usage récent : elle est apparue peu après la fusion des communes, en 1977, et dans le contexte de l’émergence, pas toujours appréciée, d’un quartier d’habitat alternatif. Des gens du voyage, qui vivaient de la récolte des vieux métaux, avaient fait halte à Ottignies, le temps d’écumer la mitraille du canton. La réaction du commissaire de police de l’époque, Robert Claux, fut de les envoyer au quartier de la Baraque, en prétextant que l’Université, propriétaire des lieux, acceptait de bonne grâce qu’on s’y installe sans autre forme de procès. En fait, ce commissaire reprochait à l’Alma Mater d’héberger à la Baraque des personnes vivant à la marge de la légalité, du moins en ce qui concerne l’habitat et l’hygiène. Comme les autorités communales d’Ottignies ne le suivaient pas dans sa croisade pour l’ordre et la loi, l’installation sauvage de vrais « barakis » lui fournit une occasion inespérée de faire comprendre à l’Université que, si force ne restait pas à la loi, le quartier de la Baraque allait devenir une zone de non-droit, terre promise de réfugiés de toutes espèces… Il fallut la sage diplomatie des habitants du quartier et de membres de l’Université pour convaincre rapidement les ferrailleurs qu’ils étaient les otages d’une guéguerre qui ne les concernait guère, et qu’il était préférable qu’ils abandonnent le bois qui, en souvenir de l’épisode, pourrait porter leur nom.
Bibliographie : J.-M. Lechat, Louvain-la-Neuve. Trente années d’histoires, Louvain-la-Neuve, 2001, p. 168.
L. Boulet
→ Potager, Serres.