rue Joseph Hanse
Hanse
Hanse (rue Joseph) G5
Conseil communal du 21 mars 2006.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème de la littérature belge de langue française.
* Thème des sciences humaines.
* Thème du passé universitaire.
Une partie du quartier des Bruyères voués aux arts est dédiée aux « écrivains » belges de langue française [PV 42]. Parmi eux, on trouve également quelques spécialistes de la langue. Joseph Hanse, qui était professeur à l’Université de Louvain, s’illustra comme grammairien avec son célèbre Dictionnaire des difficultés de la langue française [PV 55].
* Né à Floreffe en 1902, Joseph Hanse étudie la philologie romane à l’Université catholique de Louvain, où il consacrera son travail de fin d’études (alors consacrées par le titre de docteur) à une étude fondatrice sur l’écrivain belge Charles De Coster (Charles De Coster, Bruxelles-Louvain, Palais des Académies-La Renaissance du Livre-Librairie universitaire Uytspruyst, 1928, 386 p.). Il restera proche de ce dernier durant toute sa carrière (publiant par exemple une édition définitive de la Légende d’Ulenspiegel : Charles De Coster. La Légende d’Ulenspiegel, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1959, 523 p). Enseignant dans le secondaire, il retrouve son Alma Mater en 1945 et ne la quittera plus jusqu’à sa retraite en 1973. Son activité se déroulera selon deux grands axes : la grammaire du français moderne d’une part, la littérature belge (ou française de Belgique, comme on disait à l’époque) de l’autre.
Du premier côté, son travail s’inscrit dans la tradition bien belge du purisme éclairé. L’œuvre principale de ce « grammairien de race » (Ferdinand Brunot) sera un Dictionnaire des difficultés grammaticales et lexicologiques publié en 1949 (col. Bien écrire et bien parler, n° 6, Bruxelles, Baude, 758 p.), et qui deviendra en 1983 le Nouveau Dictionnaire des difficultés du français moderne (Paris-Gembloux , Duculot, 1983, 1014 p). Cet ouvrage manifeste pour la langue française une passion qui ne cessera d’animer l’enseignant, et qui le poussera à devenir un homme d’action. Il contribue ainsi à la fondation de la Fédération du français universel, qui organise les Biennales de la langue française, puis à celle du Conseil international de la langue française, dont il fut longtemps le premier président (Conseil où il promeut un projet d’émondage de l’orthographe française). En Communauté française, il fut également le premier président du Conseil de la langue française.
Sur l’autre versant, il est un des principaux artisans de la légitimation de la littérature belge. Il se signale en 1958 par la monumentale Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique qu’il conçoit avec Gustave Charlier (Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1958, 656 p.), avec qui il dirige également un ouvrage collectif sur Maurice Maeterlinck. Il publiera encore l’édition définitive des Poésies complètes du seul prix Nobel belge de littérature (Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1965, 304 p.), et définira les principes d’une édition critique de la poésie d’Émile Verhaeren. Ici aussi, Hanse sera un homme d’action : il fonde (et préside) les Archives et Musée de la littérature, puis l’Association pour la promotion des lettres belges de langue française.
Son action fut maintes fois récompensée, et notamment par son élection à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, en 1956. Il s’est éteint en 1992.
Bibliographie : Académie royale de langue et de littérature françaises. Hommage rendu à Joseph Hanse à Floreffe, le 28 septembre 1969, Bruxelles, 1969 ; Album de souvenirs. Joseph Hanse aurait 100 ans. Les faits marquants d’une vie. Des témoignages. Sa bibliographie, sous la dir. de G. Hanse, Bruxelles, 2002 ; Études de littérature française de Belgique offertes à Joseph Hanse pour son 75e anniversaire, sous la dir. de M. Otten, avec la coll. de R. Beyen et P. Yerles, Bruxelles, 1978.
J.-M. Klinkenberg