chemin du Commissaire Maigret
Maigret
Maigret (chemin du Commissaire) F5-G6
Conseil communal du 21 mars 2006.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème de la littérature belge de langue française.
Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée à la littérature française de Belgique [PV 42]. Il s’agit ici d’une allusion évidente à Simenon.
* Dès la naissance de Jules Maigret dans l’œuvre romanesque de Georges Simenon (1903-1989), il apparut que ce commissaire de police n’avait aucun point commun avec Hercule Poirot, Arsène Lupin ou Rouletabille : pas de crime spectaculaire, pas de criminel d’exception, et, surtout, pas d’enquêteur extralucide.
Ce personnage né en 1930 (et présent dans une centaine de récits mondialement connus, de Pietr le Letton à Maigret et Monsieur Charles) n’est en effet ni un virtuose de la loupe ni un spécialiste de la déduction.
Fonctionnaire modeste, il présente des traits humains qui le rendent familier : la pipe, une propension à aimer la bonne cuisine et l’alcool, une vie privée parfois contrariée… Sa démarche d’enquêteur, à l’écart de celle de la police scientifique, n’est ni brillante ni machinale : elle comporte des moments d’absence, des sautes d’humeur et des périodes de dépression…
Policier intuitif, méditatif et bougon, Maigret se trouve face à des crimes sans grandeur, au milieu de la grisaille du monde. C’est son expérience de l’homme et sa science des lieux qui lui permettent lentement d’y voir clair. Imposant de plus en plus sa présence, il se met dans la peau de ceux qu’il suspecte et reconstitue les mentalités ; il interprète les objets et les décors ; il absorbe les indices et la compréhension qu’il a des choses relève des associations inconscientes. Au-delà de la découverte d’un coupable, cette attention au monde révèle surtout la misère humaine et tout ce contre quoi l’individu se rebelle vainement.
Bibliographie : A. Bertrand, Maigret (Un livre une œuvre, n° 27), Bruxelles, Labor, 1994 ; J. Fabre, Enquête sur un enquêteur, Maigret. Un essai de sociocritique, Montpellier, 1981.
J. Carion