rue Ernest Solvay
Solvay
Solvay (par scientifique Ernest) [abandonné]
Solvay (rue Ernest) [abandonné, E11-E12]
N’a pas été soumis au Conseil communal.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème des figures de nos régions.
* Thème des sciences exactes.
C’est en 1995 qu’il a été décidé d’appeler les différents quartiers du parc scientifique du nom d’une personnalité de renommée internationale et qui soit, si possible, également le nom d’une artère du quartier [PV 40]. On a tenu compte ici, des souhaits des entreprises installées dans les « parcs scientifiques » (déterminé adopté à l’époque), qui souhaitaient des noms de scientifiques ou d’industriels connus sur le plan international et évitant une série de « problèmes » [PV 43].
Pour ce qui est devenu le « parc scientifique Alexander Fleming », la Commission avait pensé au départ rebaptiser l’ancienne « rue des Més » « rue Ernest Solvay », qui eût été alors éponyme pour le « parc scientifique », tout en récupérant la « rue des Més » à son actuel emplacement [PV 41]. C’est finalement l’« avenue Alexander Fleming » qui a été retenue, parce que « rue Ernest Solvay », fort répandue par ailleurs, risquait d’engendrer une confusion avec la firme Solvay.
* Le 16 avril 1838, Ernest Solvay voit le jour à Rebecq. Passionné par la physique, la chimie et l’histoire naturelle, son avenir universitaire est pourtant compromis par une grave maladie, le contraignant à travailler dans l’usine familiale. C’est là qu’il fait une découverte révolutionnaire pour l’époque ! Il est parvenu à maîtriser le procédé de fabrication de la soude (chlorure de sodium, calcaire et ammoniac). Convaincu de l’importance de son invention, il la fait breveter dès 1861. Son frère Albert s’associe à son projet, en fondant avec lui la Société Solvay & Cie, la première entreprise à fabriquer de façon industrielle la soude, baptisée désormais « soude Solvay ». En outre, Solvay va fonder plusieurs usines dans des endroits riches en calcaire, houille et chlorure de sodium, indispensables à la bonne marche de son procédé. Grâce à l’exploitation de son brevet dans différents pays (Angleterre, Allemagne, États-Unis, Autriche), Solvay a construit un véritable empire industriel et commercial. Ce dernier a mis en œuvre des techniques novatrices telles que les contrôles stricts des processus de fabrication et la collaboration entre les différentes usines du groupe Solvay.
Son industrie devenant prospère, Ernest Solvay acquiert un domaine considéré comme un fleuron du patrimoine belge : le château de la Hulpe. L’intérieur du château est confié aux bons soins du célèbre architecte « Art Nouveau » Victor Horta. Solvay va également s’attacher à l’entretien du parc jouxtant le château. Pour ce faire, il fait appel au paysagiste belge Jules Buyssens. Au fil du temps, la politique d’embellissement du domaine de la Hulpe devient une tradition familiale puisque le fils puis le petit-fils d’Ernest Solvay n’ont eu de cesse de poursuivre son œuvre.
À côté de ses qualités d’hommes d’affaires et de défenseur du patrimoine belge, Solvay sera également l’un des premiers industriels à développer des initiatives sociales audacieuses pour l’époque. Sous son action, de nouvelles mesures sont prises en termes de conditions de travail notamment. En 1899, le système des retraites ouvrières est créé. La journée des huit heures de travail est mise en place dès 1908. Solvay instaure même le régime des congés payés en 1913.
Industriel engagé, Solvay ne restera pas longtemps éloigné de la politique. À deux reprises, il occupera la fonction de sénateur et sera nommé ministre d’État en 1918.
Son action politique ne l’empêche pas de continuer à œuvrer dans le domaine social. À l’aube de la Première Guerre mondiale, il créé le Comité national de secours et d’alimentation, organe qui sera appelé à jouer un rôle non négligeable dans le ravitaillement de la Belgique durant le conflit.
Même si Solvay n’a pas su suivre un cursus universitaire, il n’en reste pas moins convaincu de l’importance de la diffusion du savoir. Il va, dès lors, jouer le rôle de mécène auprès d’une institution académique ; à savoir l’Université libre de Bruxelles. C’est sous son patronat que seront érigé l’Institut de physiologie (1895), l’Institut de sociologie (1894) et l’École de Commerce Solvay (1903).
Son amour des sciences se traduit aussi par la création de l’Institut international pour la physique et la chimie à Bruxelles en 1904. Tous les trois ans s’y tiennent les Conseils Solvay dont la première édition datant de 1911 ne réunissait pas moins de onze prix Nobel dont Marie Curie et Albert Einstein. Ernest Solvay laisse derrière lui une empreinte bien marquée dans le paysage industriel belge, depuis son décès, à Ixelles, le 26 mai 1922. Il a été choisi comme un des Cents Wallons du siècle, par L’Institut Jules Destrée en 1995.
Aujourd’hui, le groupe Solvay occupe à peu près 30 000 personnes et compte plus de 400 établissements dans 50 pays.
Bibliographie : A. Despy-Meyer et D. Devriese, Ernest Solvay et son temps, Bruxelles, 1997 ; Notes, lettres et discours d’Ernest Solvay, Bruxelles, 1929.
S. Pasleau
→ Athéna, Einstein ; Fleming ; Monnet ; Més.