rue Marcel Thiry
Thiry
Thiry (rue Marcel) G5
Conseil communal du 24 février 1997.
Toponyme créé (toponyme non descriptif).
* Thème des littérateurs wallons ou régionalistes.
* Thème de la littérature belge de langue française.
Une partie du quartier des Bruyères voué aux arts est dédiée la littérature française de Belgique [PV 42].
* Né à Charleroi en 1897, Marcel Thiry († 1977), sitôt terminées ses études secondaires, s’engagea dans l’armée belge et parcourut le monde, de la Sibérie à l’Amérique, dans un groupe d’autos-canons.
Devenu docteur en droit, il publia ses premiers recueils de poèmes, marqués par les souvenirs de son enfance et la nostalgie de ses voyages (Toi qui pâlis au nom de Vancouver).
Dès 1928, il reprit l’entreprise paternelle d’exploitation forestière, connut une vie d’activité commerciale et d’incessants déplacements, dont un recueil tel que Marchands donne un écho marqué par une certaine modernité et traversé d’inquiétudes quotidiennes.
Fixé définitivement à Vaux-sous-Chèvremont, devenu membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises, il se montra ardent défenseur de la Wallonie et de la langue française. L’action mena ce fédéraliste de la première heure à devenir sénateur de Liège sous les couleurs du Rassemblement wallon et à conduire la participation belge aux divers organes qui mirent en place la Francophonie. La réflexion, quant à elle, prit la forme d’une étude sur le langage poétique (Le Poème et la langue). La pensée de Marcel Thiry s’y déploie avec une élégance et une sagacité identiques à celles dont témoignent, depuis l’après-guerre, son œuvre poétique, d’Usine à penser des choses tristes à Songes et spélonques, et son œuvre en prose, des Nouvelles du grand possible à Nondum jam non, où s’effacent les frontières entre la vie et le rêve, où se laissent percevoir le temps qui fuit et l’amour anxieux du bonheur de vivre. Poésie et prose, comme le dit Hubert Juin, sont étroitement liées dans l’œuvre de Marcel Thiry : « C’est à la poésie qu’est dévolu le rôle de saisir et de rendre le réel (dans sa quotidienneté, dans sa fugacité, dans sa saveur même) alors que la prose prend en charge ce qui compromet le réel : son vertige ».
Bibliographie : Ch. Bertin, Marcel Thiry, Bruxelles, 1997 ; M. Thiry, Nouvelles du grand possible [1960] (Espace Nord, n° 39), Bruxelles, Labor, 1987 ; Id., Œuvres poétiques complètes, 3 vol., Bruxelles, 1997.
J. Carion