Les rues de LLN

fond des Més

rue: fond des Més
canton postal: 1348
localité: Louvain-la-Neuve
description:

Més

Més (fond des)                       E10-E11-F11

Conseil communal du 11 août 1975 (Mais), du 25 novembre 1996 (remplacement par avenue Fleming) et du 3 septembre 2002 (fond des Més).

Toponyme repris tel quel à la tradition.

*       Thème des toponymes traditionnels.

La Commission de toponymie a appliqué à une rue du parc scientifique ce lieudit traditionnel (il figurait sur les cartes topographiques), dont elle a simplifié la graphie mays en mais, afin que la prononciation ne soit pas déformée sur le modèle du français pays [D 10/6/74 ; PV 17]. Néanmoins, cette graphie a fait tomber les cartographes dans un autre piège : l’endroit se trouvant dans une zone cultivée, ils ont confondu Mais avec Maïs [REUL, 1981 ; InforV, 1987]. Sur les plaques communales, on trouve la forme exacte « fond des Mais », à côté d’une forme omettant la préposition « rue Fond des Maïs » ; pareille juxtaposition ne s’admet plus en français moderne qu’avec les noms propres de personne : « place Blaise Pascal », mais « rue du Fond des Mais ».

Pour éviter la confusion avec maïs, la Commission de toponymie avait proposé en 1993 de transformer le nom en « Fond des Més », ce qui était la prononciation en wallon [PV 37]. Cependant, en 1996, le nom de cette voie de communication étant appelé à désigner une zone du parc scientifique, la Commission a proposé, dans un souci d’harmonisation avec les noms des autres zones du parc, le remplacement de « fond des Mais » par « avenue Alexander Fleming », qui allait donner son nom au « parc scientifique Fleming ». Elle demandait en même temps que le toponyme traditionnel « fond des Mais » (ou « Més ») soit gardé en réserve et puisse servir lorsque l’on construira une nouvelle rue dans cette zone. Ce fut chose faite pour la voirie joignant la « rue Génistroit » et la « rue du Laid Burnia ».

*    La toponymie wallonne contient deux éléments différents susceptibles d’expliquer ce nom Fond des Mais, en wallon Fond dè Mé (ou Fond dès Més ?).

D’abord, l’élément issu du latin mansus « habitation et terres qui en dépendent » (français savant manse), qui a donné le provençal mas, qui se trouve notamment dans le nom de commune Morialmé (arrondissement de Philippeville).

En Hesbaye liégeoise et namuroise, le terme féminin mê, mé « maie, pétrin (pour pétrir la pâte) », du latin magis, magidis [FEW, VI-I, p. 26b], a été utilisé fréquemment de manière métaphorique pour désigner des dépressions de terrain [DL ; BTD, XIII, p. 243, XV, p. 192, XLIII, p. 61]. Comme les mentions anciennes montrent que le nom était féminin à l’origine, ce serait donc cet élément « pétrin » qui serait employé ici. À l’origine, le mot était employé seul. Lorsqu’il s’est figé, on a créé le composé redondant fond de mai.

-        Fond des Mais : wallon Fond dè Mé

Isolé :

1642, « le bonnier al Mee au Nousart » [AGR, GSN, n° 384, D Martin] ; 1704, « la moitié d’un cortil sous Corroy gisant al Mez » [AGR, GSN, n° 379, acte n° 19, D Martin] ; 1721, « chemin qui tend del Mez à Corroy » [AGR, GSN, n° 380, D Martin] ; (?), « Al Mez » [LLNE, p. 107].

Déterminant :

1721, « la campagne del Mez sous Corroy » [AGR, GSN, n° 380, D Martin] ; 1860, « Campagne dol Mays » [Popp‑Cor].

1721, « une closière sous Corroy nommée le cortil Almez » [AGR, GSN, n° 378, acte n° 7, D Martin].

1642, « 1 jour 33 verges gisant en fond de maid » [AGR, GSN, n° 384, D Martin] ; 1863, 1974, « Fond des Mais » [T&W‑W, p. 140 ; PV 17] ; (?), « Fond des Mays » [LLNE, p. 107] ; 1981, 1987, « fond des Maïs » [REUL ; InforV].

Autres formes :

À Wavre, en 1529, « cortil al Meez » [AGR, GSN, n° 4838, WET, p. 76] ; 1633, « le fond de Maiz » [AGR, NGB, n° 4383, WET, p. 76] ; 1673, « fond de May » [AGR, NGB, n° 4154, WET, p. 76] ; 1893, « les fonds des Mais » [T&W‑W, p. 3]. « Fond de Mais » existait aussi à Ottignies, Corroy-le-Grand et à Bierges [T&W‑W, pp. 138, 272, 167] et « fond des Mais », à Court-Saint-Étienne [T&W‑W, p. 167]. À Fontaine-l’Évêque, on trouve « les Mays » [BTD, IX, p. 80] et plusieurs lieudits de la province de Liège portent aussi ce nom : « èl mê » à Jupille, à Esneux, etc. [DL].

I. Lejeune

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